Brief narrative |
Déguerpissement à Lamb Djoula : Les familles dans le désarroi
par Pape Mayoro Ndiaye | Sud Quotidien, 13 fevrier 2011
De l’émotion ! Il y en avait hier au quartier Fass. Les habitants de « lamb joola » ont passé toute la journée dans les rues suite des déguerpissements de leurs habitations. Matelas, tapis, ustensiles de cuisines exposés sur la voie publique. Le désarroi se lisait sur les visages des pères de famille réveillés à l’aube par des bulldozers qui, sur instruction d’huissier, sont venus raser ce quartier populeux de Dakar. Après Karack. Voilà Fass. Des maisons souvent en ciment, des baraques, des garages de mécanique et des ateliers de menuiserie ont été déguerpis hier matin à Fass, précisément au quartier « lamb Joola ». Les populations étaient dans une profonde inquiétude.
Selon un habitant, les policiers accompagnés d’un huissier, ont débarqué juste après la prière de l’aube pour sommer les populations à quitter les lieux. Aux environs de 11h, les bulldozers commençaient à terrasser les murs des habitations. « C’est Nicolas Mbaye qui est à l’origine de toutes nos souffrances. Il était venu, il y a des années nous dire que c’est Feu Djily Mbaye qui lui a vendu ce terrain. Mais ce dernier nous avait fait savoir qu’il n’a pas de terrain à Fass », a confié Leyty Guèye, un habitant trouvé sur le lieu.
« Après le décès de Nicolas Mbaye, sa fille Rosse Mbaye a voulu coûte que coûte récupérer ce dont réclamait son père », ajoute-il, les yeux hagards ne sachant plus où allait. Beaucoup de personnes affirment être depuis longtemps les habitants des maisons. « C’est en 1983 que je me suis installé ici avec ma femme et mes huit enfants. J’ai hérité la maison de mon père », a encore confié Leyty Guèye.
Des familles en plein désarroi sont retrouvées sur le lieu, leurs biens jonchant la rue.
Souvent en pleurs Leyty Guèye raconte la manière dont ils ont été traités. Selon lui, « on devrait nous laisser vivre dans ce milieu au moins jusqu’à la fin de l’année scolaire. Juste pour que nos enfants terminent l’année. Mais là, ne sachant plus où aller, leur scolarité risque d’être perturbée. D’ailleurs, ils ne sont pas allés à l’école aujourd’hui ». Beaucoup se soucient comme lui de l’avenir de leurs enfants parce que s’ils ne peuvent pas trouver des logements ponctuels, leurs enfants n’auront pas la possibilité d’aller à l’école.
D’autres parents, sympathisants et simples curieux manifestent leur compassion. C’est la raison pour laquelle elles estiment que les gens devraient prendre d’autres solutions que de procéder à des déguerpissements en pleine année scolaire. Leur pensée allait certainement vers les enfants. Certains conseillent même les déguerpis d’ester en justice. Alors que d’autres soutiennent qu’ils doivent chercher des solutions ailleurs.
http://www.sunuker.com/index.php/Societe/DEGUERPISSEMENT-A-LAMB-DJOLA-Les-familles-dans-le-desarroi.html
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